Le gouvernement fédéral a approuvé hier la construction d’un nouveau terminal du port de Montréal à Contrecœur. Pourtant, le projet est combattu en justice par des groupes environnementaux parce qu’il pose de multiples risques écologiques et contourne le cadre juridique en place.
Le gouvernement fédéral a donné son autorisation pour la construction d’un grand terminal portuaire à Contrecœur. Même si ce projet risque d’avoir de sérieuses conséquences environnementales et est combattu par des groupes écologistes, l’autorisation était prévue depuis longtemps : le gouvernement Trudeau avait annoncé son intention de financer le port avant même que les études d’impact soient finies.
Ce développement industriel, qui constituera le vingtième terminal du port de Montréal, est le plus gros projet du genre depuis des décennies sur le fleuve Saint-Laurent. Plus de 300 mesures d’atténuation sont nécessaires pour modérer les impacts environnementaux du futur port. Et pourtant, le projet continue de poser d’importants risques. Il nécessitera par exemple le dragage du fleuve sur une grande superficie, ce qui risque de relâcher des contaminants dans les eaux du fleuve, s’inquiètent des intervenants.
Il détruira aussi des milieux humides et mettra en péril deux espèces menacées. Le chevalier cuivré, un poisson en voie de disparition unique au Saint-Laurent, verra une partie de son habitat détruite. Sous la pression des groupes environnementaux qui le poursuivaient en justice, le fédéral avait finalement accepté de protéger cette espèce, mais le futur port n’aura pas à respecter la nouvelle mesure. L’habitat essentiel d’une grenouille menacée sera aussi compromis, encore là malgré des mesures légales censées le protéger.
La Société pour la nature et les parcs (SNAP) et le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) ont rapidement réagi en dénonçant la « décision inquiétante » du gouvernement libéral et en annonçant qu’ils continueraient leur lutte juridique contre la destruction écologique.
L’opposition a aussi décrié l’action du gouvernement, un « affront à la biodiversité » selon Alexandre Boulerice, du NPD. « Sur l’environnement, les libéraux déçoivent encore », s’est-il indigné.