Photo : Mélodie Descoubes / Unsplash

Double féminicide à Sainte-Sophie : des mesures d’aide aux femmes réclamées de toute urgence

Le meurtre de deux femmes survenu hier porte à cinq le nombre de féminicides au Québec en moins d’un mois. La gravité de la situation pousse les groupes de femmes à dénoncer l’inaction du gouvernement Legault et à exiger un ensemble de mesures de soutien.

Deux femmes, une mère de 60 ans et sa fille de 28 ans ont été assassinées tard hier soir à Sainte-Sophie, dans les Laurentides. La police soupçonne un homme de 33 ans qui serait le conjoint et le gendre des deux victimes, selon les informations de La Presse. L’homme a été impliqué dans une grave collision automobile alors qu’il prenait la fuite.

Ce sont les quatrième et cinquième féminicides à survenir au Québec en moins d’un mois. L’isolement et le confinement avaient déjà été pointés du doigt comme des facteurs d’aggravation de la violence conjugale. Huit femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2020.

Selon Manon Monastesse, directrice générale de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes, le problème serait encore accentué à l’approche du relâchement des mesures de confinement. « Nous sommes dans une série noire de féminicides depuis le début de l’année, c’est très inquiétant. C’est lorsque les conjoints réalisent qu’ils vont perdre leur emprise sur les femmes que le risque devient plus présent », explique-t-elle.

La crise pousse les groupes de femmes à réclamer encore une fois un ensemble de mesures pour venir en aide aux victimes de violence et éviter que de tels drames se répètent. Ils dénoncent l’inaction du gouvernement Legault, malgré la gravité de la situation et l’abondance des recommandations faites par les différentes intervenantes.

« Ces cas mettent en lumière les lacunes du filet de sécurité à la disposition des femmes qui tentent d’échapper à un conjoint contrôlant. Pourtant, des solutions sont connues pour prévenir ces homicides. Nos groupes les réclament depuis de longues années déjà. »

Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale

L’ampleur du problème exige de toute urgence un meilleur financement pour les ressources spécialisées, ainsi qu’un plan d’action complet touchant notamment l’éducation du public, la santé, la justice ou encore le droit au logement. En effet, la difficulté d’accéder à des logements sociaux et abordables met en danger de nombreuses femmes qui se retrouvent coincées avec un conjoint violent.


Vous aimez nos publications?
Suivez Majeur sur vos réseaux sociaux