Une compagnie derrière un grand projet industriel dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve a rencontré une forte opposition des citoyens et de la Ville. Après avoir forcé l’autorisation du projet, l’entreprise intente maintenant une poursuite de centaines de millions $ en réponse aux délais encourus.
L’entreprise Ray-Mont Logistiques s’attaque à la Ville de Montréal et dépose contre elle une poursuite de 373 millions $, a appris La Presse. La compagnie reproche à la Ville d’avoir bloqué son projet de développement industriel dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. Elle avait déjà eu recours aux tribunaux pour forcer l’arrondissement à autoriser le projet : ayant remporté une victoire de ce côté au mois de janvier, elle cherche maintenant à récupérer les profits qu’elle prétend avoir perdus. La compagnie est pourtant déjà installée dans le Sud-Ouest, où elle a pu continuer ses activités.
Ray-Mont Logistiques veut construire une grande plateforme de transbordement de conteneurs sur un terrain laissé libre depuis de nombreuses années, entre Viauville et Longue-Pointe. Le terrain vague abrite actuellement des espaces naturels et près de 3500 foyers bordent la zone convoitée par l’entreprise. Le projet est contesté depuis le début par des groupes environnementaux et citoyens, qui critiquent ses nombreux impacts négatifs sur la qualité de vie : bruit, pollution visuelle, poussière, îlots de chaleur, etc.
« On détruit des espaces verts pour y mettre du bitume, des camions et des milliers de containers, tout cela, à côté d’un quartier résidentiel. Est-ce qu’un tel projet verrait le jour à Ville Mont-Royal ou à Westmount? Poser la question, c’est y répondre! »
Marie-Eve Rancourt, impliquée dans le groupe Mobilisation 6600
Les résidents réclament plutôt la création d’un grand parc naturel sur le terrain vague.
La décision rendue par la Cour supérieure en janvier force la Ville à accorder son permis à Ray-Mont Logistiques, mais l’opposition ne cesse pas pour autant : les groupes citoyens et la Ville veulent s’assurer de limiter les principales nuisances du projet. La résistance s’inscrit dans un mouvement de mobilisation contre une forte augmentation des activités du port de Montréal, qui implique aussi davantage de camionnage et des projets autoroutiers fortement critiqués.