Corruption entre les élites politiques, judiciaires et économiques : Sarkozy condamné à trois ans de prison

L’ex-président français a été reconnu coupable de corruption envers un juge, auprès de qui il a cherché à obtenir des avantages dans le cadre d’une enquête pour financement illégal. Sarkozy pourra probablement échapper à l’emprisonnement, mais il n’en a pas fini avec la justice.

L’ancien président français Nicolas Sarkozy a été reconnu coupable lundi de corruption et de trafic d’influence et a été condamné à trois ans de prison. Cependant, il échappera probablement à l’emprisonnement, puisque la justice a seulement exigé une année ferme de détention : en France, les peines de moins de deux ans sont habituellement adaptées et l’ex-président pourra sans doute purger la sienne à domicile. Il a aussi déjà annoncé qu’il fera appel.

La condamnation de l’ancien président de droite s’inscrit dans une longue série d’affaires illégales qui ont mis en lumière toutes sortes de complicités douteuses entre les élites politiques, judiciaires et économiques. Le jugement d’aujourd’hui confirme qu’en 2013, Sarkozy a usé de son pouvoir pour obtenir des faveurs d’un juge haut placé, Gilbert Azibert : il lui a promis un poste prestigieux à Monaco en échange d’informations secrètes sur la progression d’une autre enquête. M. Azibert a reçu la même condamnation que l’ex-président.

L’enquête judiciaire dans laquelle l’ex-président a cherché à obtenir des avantages illicites concernait « l’affaire Bettencourt » : l’UMP, le parti de Sarkozy, était soupçonné d’avoir reçu du financement illégal d’une des familles les plus riches de France, lors de la campagne de 2007 qui l’a porté au pouvoir.

Lors de la même campagne, l’UMP aurait aussi bénéficié de dizaines de milliers d’euros provenant du régime Kadhafi, en Libye : le processus judiciaire contre l’ex-président est toujours en cours. Finalement, Sarkozy doit revenir bientôt devant les tribunaux pour être jugé dans « l’affaire Bygmalion », qui concerne des fraudes et du financement illégal, pour la campagne de 2012 cette fois.

La condamnation d’aujourd’hui constitue la plus grave jamais infligée à un ancien président français pour corruption. De ce côté-ci de l’Atlantique, l’ex-président américain Donald Trump court lui aussi le risque d’être accusé de plusieurs offenses : manigances, fraudes ou encore agressions sexuelles.


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