Photo : Assemblée nationale du Québec

Tramway à Québec : La CAQ accusée de mettre le projet en danger

Le maire de Québec Régis Labeaume a révélé hier que le gouvernement de la CAQ est revenu sur une entente de principe qu’il avait conclue avec le ministre des Transports François Bonnardel. L’ingérence politique dans ce dossier fait craindre à plusieurs l’abandon du projet en raison des délais considérables qui s’ajoutent. 

Selon le maire de Québec Régis Labeaume, une entente dans le dossier du tramway avait été conclue au terme de cinq rencontres avec le ministre des Transports François Bonnardel avant les fêtes. Puis, le gouvernement de la CAQ s’est reviré de bord et a retiré l’entente. La dernière proposition que la CAQ a soumis ampute le trajet original de presque de moitié, ce que Labeaume a rejeté, s’attirant les foudres du premier ministre. Alors que la CAQ s’était opposée au tracé original parce qu’il ne desservait pas suffisamment les banlieues, le nouveau tracé qu’elle propose ne se rend ni à Limoilou ni à Charlesbourg. 

Le nouveau tracé impose aussi des délais considérables, qui mettent le projet lui-même en péril. Comme le nouveau tracé ne prévoit pas que le tramway se rende dans la région de Le Gendre, où le garage central devait être aménagé, il faudrait trouver un nouveau site pour l’accueillir. Or, cela pourrait prendre au moins deux ans selon Daniel Genest, directeur du bureau de projet. De tels délais pourraient mener à l’abandon du projet, selon quatre organismes environnementaux, qui craignent que les ingérences politiques du gouvernement Legault, sous prétexte de vouloir bonifier la desserte des banlieues, ne fassent perdre à la région les 3,3 milliards $ d’investissement.

Ce nouveau développement fait suite à plusieurs semaines de tensions à cause des délais et obstacles imposés par le gouvernement dans le dossier. Pour plusieurs, dont la porte-parole de Québec solidaire Manon Massé, les délais imposés par le tracé que propose le gouvernement Legault confirment que ce dernier n’a aucune intention d’investir dans le projet. 

« Cela nous convainc plus que jamais que le gouvernement Legault travaille à faire avorter le projet de réseau structurant et à provoquer des délais inacceptables pour le remettre aux calendes grecques, après les élections. La proposition que la CAQ a faite au maire de Québec est complètement insensée. »

Manon Massé, porte-parole de Québec solidaire


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