De nombreux États et mouvements d’extrême droite se servent de la peur engendrée par la crise sanitaire pour attaquer les droits humains et les libertés politiques. Le secrétaire général de l’ONU lance un appel à la lutte contre la pauvreté, les discriminations et la destruction de la nature.
Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a profité de son discours annuel devant le Conseil des droits de l’homme (CDH) et d’une tribune dans le Guardian pour appeler à la vigilance quant aux reculs des droits humains engendrés par la pandémie.
Il s’inquiète particulièrement du fait que plusieurs pays se servent de la crise sanitaire comme « prétexte » pour limiter les libertés politiques. Selon Human Rights Watch, les libertés d’expression ou de rassemblement ont été piétinées dans 83 pays, dont la Russie, l’Inde, le Brésil, mais aussi l’Australie. En Algérie, qui connaît de forts mouvements de protestation contre un pouvoir corrompu, la pandémie a été invoquée pour interdire les manifestations. En Hongrie, l’État a utilisé ses pouvoirs d’urgence pour adopter une loi criminalisant la « fausse information ».
M. Guterres accuse aussi les mouvements néonazis et suprémacistes blancs d’instrumentaliser la peur et la conspiration pour manipuler l’opinion publique, cultiver la haine et gagner du terrain. Dans certains pays, affirme-t-il, il s’agit de la « menace numéro un » à la sécurité intérieure.
De plus, la pandémie a aggravé des crises et des inégalités déjà existantes dans le monde.
La crise a frappé particulièrement sévèrement les économies du Sud, faisant tomber des millions de personnes dans la pauvreté extrêmes. Ce sont pourtant ces mêmes pays qui ne peuvent pas vacciner leur population, faute d’accès aux moyens nécessaires : or, ce retard fait courir un risque au monde entier en favorisant le développement de variants potentiellement plus dangereux.