Forcées de sauter des repas et même de se priver de soins de santé, les personnes assistées sociales sont dans une situation plus précaire que jamais. Chiffres à l’appui, le Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ) et les partis d’opposition demandent une aide d’urgence pour surmonter la crise.
Un sondage mené par le FCPASQ auprès de 257 personnes assistées sociales révèle que 50% d’entre elles ont vu leurs dépenses mensuelles augmenter de 100 à 300 $ pendant la pandémie. La moitié des prestataires a également dû se priver de soins de santé et les trois quarts ont sauté plus de repas qu’à l’habitude. Les trois partis d’opposition et le FCPASQ ont donc demandé qu’une aide d’urgence soit fournie à ces personnes.
Le prix du panier d’épicerie, qui risque de grimper de 4% en 2021, une hausse record, est mis en cause par le porte-parole du FCPASQ, Stéphane Handfield. Le manque de nourriture dans les banques alimentaires et la fermeture d’organismes communautaires ont privé les prestataires de la nourriture gratuite sur laquelle ils comptent. Le risque d’être exposé à la Covid-19 décourage plusieurs de courir les supermarchés en quête de spéciaux, et la plupart n’ont pas eu accès à la Prestation canadienne d’urgence (PCU). Résultat, les dépenses augmentent. Toutefois, les prestations ne suivent pas.
« Les coûts des logements et des aliments augmentent plus vite que l’inflation, et l’aide sociale ne suit pas cette augmentation, donc il y a une dégradation du train de vie chaque année. »
Philippe Hurteau, chercheur à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques en entrevue au Devoir
De l’autre côté, les chaînes d’épicerie ont engendré des profits considérables dans la dernière année. Le groupe Metro a par exemple accordé 3,5 millions $ en bonis à ses cadres sans toutefois récompenser adéquatement ses travailleurs en magasin considérés comme essentiels pendant la pandémie.