Les restrictions budgétaires et les entraves administratives imposées par le gouvernement Legault empêchent les garderies de développer de nouvelles places, pourtant urgentes. Selon l’opposition, il suffirait d’une véritable volonté politique pour renforcer le réseau des CPE.
Tandis que 50 000 enfants sont inscrits sur les listes d’attente des centres de la petite enfance (CPE) du Québec, les nouvelles places en garderie continuent de se faire attendre. Sur les 15 000 places annoncées il y a deux ans, seulement 2000 ont abouti jusqu’à maintenant. Le dernier projet du gouvernement ne prévoit que 4000 places, alors que les garderies en auraient besoin du quadruple.
Les budgets ne sont pas à la hauteur des besoins, selon l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE). Le manque d’argent force les CPE à couper dans leurs projets de développement. Selon Christine Labrie, de Québec solidaire (QS), le gouvernement Legault sous-estime l’ampleur du problème et pourrait facilement tripler le nombre de nouvelles places s’il se décidait à débloquer les fonds.
Le ministère nuit notamment à celles qui veulent ouvrir des places en leur imposant des délais interminables : des garderies désirant simplement s’agrandir peuvent attendre jusqu’à une dizaine d’années les autorisations nécessaires.
Le ministre de la Famille prétend vouloir améliorer la situation, mais il ignore quelles solutions mettre en place, malgré les multiples demandes du milieu et de l’opposition. Chose certaine, selon Christine Labrie, une réforme ne doit pas conduire à délaisser le système public au profit du privé : au contraire, il faut plutôt améliorer et renforcer le réseau de CPE, par exemple en transférant vers le public certaines des 30 000 places inutilisées dans le privé.