Image : Assemblée nationale du Québec

Échecs au secondaire : les lunettes roses du ministre Roberge

Alors que le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, se montre optimiste concernant le taux de succès des élèves québécois, plusieurs s’inquiètent de chiffres biaisés et des inégalités dans le réseau scolaire.

Le ministre Roberge a présenté hier les résultats d’une enquête sur le taux de réussite des élèves du Québec. Les chiffres qu’il a annoncés indiquent une certaine hausse des échecs au secondaire, en français (16,8%, contre environ 10% habituellement) et en mathématiques (20,7%, contre environ 15% habituellement). Malgré tout, Roberge juge « encourageantes » ces données.

Mais elles contrastent avec celles révélées il y a deux jours par la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE), selon qui le taux d’échec dans ces matières a plutôt quasiment doublé. Et selon un sondage auprès des parents, près du tiers ont remarqué une baisse des notes chez leurs enfants, la plupart sans avoir reçu d’offre de soutien supplémentaire.

Selon certains, les chiffres du ministre Roberge sont biaisés. L’opposition officielle s’inquiète d’une enquête « bâclée », menée auprès d’écoles choisies par le ministère. Et la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) dénonce que plusieurs enseignantes ont été incitées par leur direction à gonfler artificiellement les notes des élèves : le portrait, déjà inquiétant, serait donc encore plus rose que la réalité sur le terrain.

Par ailleurs, l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire (AMDES), ainsi que Québec solidaire (QS), rappellent que les statistiques générales ne permettent pas de connaître les inégalités entre les différents milieux : écarts entre les secteurs plus ou moins favorisés, entre le privé et le public, etc.

« Les élèves qui ont des difficultés ont grandement souffert des mesures du printemps dernier et le rattrapage est difficile. »

Éric Deguire, directeur d’école, à La Presse

En effet, les écoles privées signalent que, chez elles, les taux de réussite sont demeurés stables. C’est surtout dans les écoles publiques, où les ressources et le soutien manquent, que les élèves écopent.


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