Le gouvernement songe à augmenter des crédits d’impôts payés aux aînés, mais qui vont directement enrichir les propriétaires de leurs résidences. Or, des cas de maltraitance et des hausses extrêmes de loyer ont été révélés dans des résidences.
Le Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRPA) fait présentement du lobbyisme pour obtenir une augmentation des crédits d’impôt pour le maintien à domicile des aînés. Le gouvernement de la CAQ semble favorable à cette demande qui s’inscrit, selon le ministre de la Santé Christian Dubé, dans leur « philosophie ». Mais cet argent public, qui sert aux personnes âgées à payer leur loyer et les services en résidence, bénéficie en fin de compte directement aux propriétaires.
Pour Québec solidaire (QS), il est donc hors de question d’augmenter ces crédits d’impôt sans renforcer sérieusement l’encadrement des résidences privées pour personnes âgées (RPA). En effet, des abus de toutes sortes ont lieu dans les résidences privées. On apprenait notamment, plus tôt ce mois-ci, que plusieurs résidents du Manoir Liverpool, à Lévis, ont été maltraités. Il n’y a que sept inspecteurs de RPA dans tout le Québec, et ils annoncent à l’avance leurs visites, permettant aux RPA de camoufler leurs méfaits.
De plus, des résidences ont récemment imposé des hausses de loyer extrêmes allant jusqu’à 40%, ce qui représente plusieurs centaines de dollars par mois pour les résidents.
Actuellement, c’est le « Far West » dans ce secteur, s’insurge Gabriel Nadeau-Dubois, de QS. L’avidité des grands propriétaires immobiliers qui contrôlent le marché met à risque les aînés, sans que la ministre responsable, Marguerite Blais, agisse pour les protéger.
Les ratés des soins privés aux aînés ont déjà fait la manchette plusieurs fois depuis le début de la pandémie. L’affaire du CHSLD Herron avait soulevé l’indignation, après que 38 personnes soient mortes en dix jours.