D’abord jugés inutiles, puis interdits, les masques N95 seront finalement obligatoires pour le personnel de la santé en zone chaude dès le 11 février prochain. L’annonce fait suite à des mois de demandes et de pressions de la part des travailleurs du réseau de la santé, qui font face à dix fois plus d’infections que la population générale.
Mardi matin, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a annoncé que les masques N95 seraient obligatoires pour le personnel de la santé travaillant en zone chaude dès le 11 février prochain. La décision suit la publication d’un avis de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité au travail (IRSST) qui relie les risques élevés du personnel soignant de contracter le virus à leur manque de protection.
Si plusieurs applaudissent ce revirement, les syndicats rappellent toutefois qu’il aura fallu attendre que plus de 30 000 travailleurs du réseau de la santé soient infectés pour que le gouvernement se range à l’avis des experts. L’accès à du matériel de protection adéquat, dont des masques N95, était en effet demandé depuis le début de la pandémie. Mais, cette revendication aurait été perçue comme exagérée par le ministre de la Santé, selon Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire:
Les partis d’opposition, qui ont favorablement accueilli la nouvelle, demandent maintenant au gouvernement d’assurer l’accès aux masques N95 pour le personnel soignant. Ils ne comprennent pas pourquoi le gouvernement a refusé d’écouter les experts aussi longtemps et réclament une enquête indépendante sur la gestion de la pandémie par le gouvernement de la CAQ.