Photo : Assemblée nationale du Québec

Réforme de l’IVAC : un père endeuillé ajoute sa voix aux critiques

Dans une lettre ouverte, le père de Daphné Huard-Boudreault, victime de violence conjugale en 2017, critique les exclusions prévues dans le cadre de la réforme du régime d’indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC). Sa voix s’ajoute à celle des partis d’opposition et d’intervenants qui sont inquiets des effets de la réforme pour les droits des victimes et sonnent l’alarme depuis janvier.

Parce qu’il n’était pas sur les lieux du crime quand sa fille Daphnée a été assassinée, Éric Boudreault s’est vu refuser sa réclamation à l’IVAC à deux reprises. Ce n’est qu’après trois ans de démarches que celui-ci a pu recevoir une indemnisation pour couvrir ses frais de thérapie et la perte de son salaire. 

Or, la réforme de l’IVAC proposée par le ministre de la Justice Simon Jolin-Barrette va dans le sens inverse de la décision favorable qui a été rendue dans le cas de M. Boudreault. Dorénavant, seuls les parents d’enfants mineurs victimes d’un crime pourront avoir accès à l’IVAC. Selon ce dernier, cette mesure et d’autres prévues par la réforme sont autant d’obstacles « qui ne visent qu’une chose, réduire la couverture et l’indemnisation des victimes». 

Ce n’est pas la première critique que reçoit le projet de loi de Jolin-Barrette. D’autres voix dénoncent que  le projet de loi ne prévoit aucune indemnisation rétroactive aux victimes d’un crime qui n’était pas admissible à l’IVAC avant la réforme. Ceci toucherait particulièrement les personnes victimes d’exploitation sexuelle, un crime qui ne figure présentement pas sur la liste des infractions admissibles. 

La réforme, qui était réclamée depuis des années, ne satisfait pas les groupes qui viennent en aide aux personnes victimes d’un crime. Profondément inquiets de ses impacts sur les droits des victimes, ils tentent depuis janvier de faire entendre raison au ministre Jolin-Barrette et lui demandent de ralentir.


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