Photo : Seif Eddin Khayat / Unsplash

Manitoba : encore des nouveaux-nés autochtones retirés de leur famille

Malgré l’abolition du programme d’alerte à la naissance, qui visait systématiquement les familles autochtones, des nouveau-nés des Premières Nations continuent d’être séparés de leur famille. Le retrait d’un nouveau-né d’une famille de Brandon, au Manitoba, soulève de vives critiques et des inquiétudes quant au racisme systémique qui persiste dans les services sociaux de la province. 

Les Services à l’enfance et à la famille de l’ouest du Manitoba essuient présentement des critiques pour avoir retiré un nouveau-né à ses parents en novembre dernier, alors que ces derniers étaient encore à l’hôpital. Ils n’ont pu retrouver leur enfant que deux mois plus tard, sous condition d’être accompagnés par un travailleur de soutien.

D’autres mesures auraient dû être envisagées avant celle-ci selon Cora Morgan, la protectrice des enfants autochtones pour l’Assemblée des chefs du Manitoba. Même si la décision de retirer l’enfant peut être annulée, les délais sont tels qu’il peut s’écouler plusieurs mois avant qu’une famille ne soit réunie avec son enfant. 

Malgré que le gouvernement manitobain ait mis fin l’an dernier aux « alertes à la naissance » qui ciblaient disproportionnellement les mères autochtones, la pratique subsiste toujours selon Jerry Daniels, grand chef de l’Organisation des chefs du sud du Manitoba:

« C’est extrêmement problématique. Les problèmes sont systémiques. Il y a toutes sortes de préjugés et de fausses interprétations qui font en sorte que certaines personnes ont plus de risque d’être l’objet d’une alerte. »

Jerry Daniels, grand chef de l’Organisation des chefs du sud du Manitoba en entrevue à CBC

Les alertes à la naissance qui étaient utilisées pour signaler aux services sociaux les mères « à risques » ont également été abolies en Ontario et en Colombie-Britannique. Dans les deux cas, il avait été montré que ces alertes nuisent aux familles, notamment en renforçant le préjugé voulant que les familles autochtones sont moins aptes à s’occuper de leurs enfants que les autres.  


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