Photo : Iz zy / Unsplash

Crise en santé mentale : le gouvernement veut réduire les salaires des psychologues

Alors que les problèmes de santé mentale explosent en raison de la pandémie, le gouvernement Legault préfère débloquer de l’argent pour les psychologues du secteur privé plutôt que d’attirer de nouveaux psychologues dans le secteur public.

Au mois de novembre, le ministre délégué à la Santé, Lionel Carmant, a annoncé un budget d’urgence de 25 millions $ pour payer des psychologues privés qui facturent en moyenne 100 $ de l’heure. Cette mesure s’est imposée en raison du manque de psychologues dans le réseau public, dû en grande partie aux mauvaises conditions de travail et aux salaires peu attrayants offerts dans le public. 

Pourtant, des négociations sont en cours pour renouveler les ententes de travail des psychologues, mais le gouvernement n’a fait aucune offre jugée acceptable pour régler le problème. Dans certains cas, les offres du gouvernement vont même jusqu’à faire baisser les revenus des psychologues. Par exemple, celui-ci veut abolir la pleine reconnaissance des études des psychologues lors de leur embauche et, ainsi, éviter de les payer au niveau adéquat. Et cela aggrave la pénurie de psychologues, selon leurs représentants syndicaux :

« C’est ce qui arrive quand un gouvernement dévalorise pendant plusieurs années ses professionnels : il se coince, se tourne d’urgence vers le privé, et la dévalorisation repart de plus belle. Et quel sera le résultat? Des démissions et un exode vers le privé? En tout cas, ce n’est pas une façon de dire merci à nos membres qui luttent depuis mars dernier contre la vague de détresse psychologique qui déferle sur le Québec »

Frédéric Brisson, président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP).

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, le gouvernement Legault peine à reconnaître les problèmes de santé mentale au sein de la population et des employés du secteur public. Et lorsqu’il le fait, il préfère envoyer les gens vers des trousses d’autosoin sur internet. Et puisque les gens ont de la difficulté à recevoir des services psychologiques, les médecins prescrivent de plus en plus d’antidépresseurs.


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