Photo : Zbynek Burival / Unsplash

L’industrie pétrolière accusée d’avoir contribué au mouvement qui a pris d’assaut le Capitole

À la suite des émeutes du 6 janvier au Capitole, à Washington, plusieurs entreprises pétrolières ont annoncé qu’elles suspendaient leurs dons aux responsables politiques proches de Donald Trump. Toutefois, elles ont donné des centaines de millions de dollars ces dernières années pour financer des campagnes de désinformation.

Le 6 janvier, les manifestants qui ont pris d’assaut le Capitole, siège du parlement des États-Unis, sont passés très près de mettre la vie de plusieurs politiciens en danger. Aussi bien le vice-président Mike Pence que la jeune représentante de gauche Alexandria Ocasio-Cortez l’ont échappé belle. Dans la foulée des événements, plusieurs entreprises ont condamné les événements et suspendu leurs dons aux politiciens républicains jugés complices. Des entreprises pétrolières comme Exxon, Chevron, Marathon Petroleum et Occidental Petroleum ont annoncé qu’elles gelaient ou réviseraient leurs contributions financières aux organisations politiques.

Un article de The Intercept montre toutefois que les dons politiques de l’industrie pétrolière des dernières décennies ont contribué à la construction du mouvement qui a pris d’assaut le siège de la démocratie américaine. À coups de centaines de millions de dollars, ces entreprises ont financé des campagnes mensongères au sujet des changements climatiques. En faisant cela, elles ont entraîné une partie de la population à prendre des mensonges pour la vérité. Des politiciens tels que Ted Cruz, sénateur du Texas, ont repris ces messages. C’est sur cette base que Donald Trump a justifié sa contestation des résultats de l’élection présidentielle qui a donné la victoire à Joe Biden. Sans avoir de preuve, le président sortant et ses alliés avançaient qu’il y avait eu de la fraude électorale dans plusieurs États, et leurs partisans les ont crus.

La suspension des dons politiques de l’industrie pétrolière ne convainc pas l’historienne des sciences Naomi Oreskes, autrice du livre Merchants of Doubt (Marchands de doute) :

« C’est trop peu, trop tard. Ou plutôt des centaines de millions de trop, trois décennies trop tard. »

Naomi Orekes, historienne des sciences

De plus, aucune des entreprises concernées n’a annoncé qu’elle renoncerait à faire des dons politiques et à financer des campagnes de désinformation au sujet des changements climatiques.


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