Contraintes par leurs patrons de faire du temps supplémentaire obligatoire depuis des semaines, des infirmières en ont eu ras-le-bol et ont décidé de rester sur place ensemble toute la nuit. Elles ont enfin réussi à faire entendre leurs revendications à leurs gestionnaires.
Comme partout au Québec, les infirmières de l’hôpital Notre-Dame doivent faire du temps supplémentaire obligatoire (TSO). « Avant, c’était une pratique exceptionnelle, maintenant c’est la réalité quotidienne » dit Frédérique Comeau en entrevue avec Majeur. Si elles reçoivent leurs horaires à chaque mois, elles ne savent jamais quel sera l’état des besoins de l’hôpital et s’ils seront comblés. Lorsqu’il manque d’effectif, ce qui arrive tous les jours, on les force à faire un quart de travail supplémentaire, les heures se multiplient sans prévenir : « Celles qui ont des enfants à la maison, elles font quoi quand on leur dit : tu restes pour la nuit? ».
Depuis des semaines, elles proposent des ajustements, des adaptations pour que leurs conditions de travail soient un peu moins pénibles. Plusieurs d’entre elles songent à quitter l’hôpital, voire la profession d’infirmière tout court. Avant d’en arriver à ces extrémités, Frédérique Comeau et ses collègues ont décidé de faire bouger les choses et au lieu de transférer les dossiers à leurs collègues à minuit, comme prévu, elles ont plutôt décidé de garder la responsabilité des patients et de rester sur place, créant un sit-in de toute l’équipe.
Les infirmières ont cessé leurs moyens de pression vers 4h du matin, contentes d’avoir été entendues, mais conscientes que ce n’est qu’un « mini pas » de franchi. Plusieurs d’entre elles hésitaient à désobéir au départ, mais finalement étaient contentes d’avoir pris les choses en main.