La pandémie de Covid-19 a provoqué une détérioration de la santé mentale au sein de la population québécoise. Le manque de ressources psychosociales forcent les gens à se tourner vers les antidépresseurs.
Entre la fin 2019 et le mois de novembre 2020, le nombre de personnes qui ont reçu des prescriptions d’antidépresseurs a augmenté de 7 % au Québec, selon les données de la Régie de l’assurance-maladie du Québec (RAMQ) obtenues par La Presse. Ces quinze dernières années, l’augmentation annuelle se situait plutôt aux alentours de 4%. Ce sont les 65 ans et plus qui ont connu la plus forte hausse de consommation de ces médicaments.
La principale raison de cette augmentation de la consommation d’antidépresseurs est la pandémie de Covid-19 et le poids des mesures sanitaires sur les individus. L’obligation de limiter ses contacts sociaux, la perte d’un emploi, l’incertitude, le télétravail et le manque d’occasions de sortir de chez soi sont des sources de stress importantes. L’impact est d’autant plus grand qu’il manque de ressources en santé mentale, comme des psychologues. Faute de mieux, les médecins prescrivent des médicaments pour éviter à leurs patients de sombrer dans la dépression.
Depuis plusieurs mois, différents intervenants sonnent l’alarme au sujet de la crise en santé mentale au Québec. Le gouvernement Legault a d’abord nié l’existence de cette crise, renvoyant les gens à des trousses d’autosoin sur internet. Par la suite, il a annoncé des investissements non récurrents qui sont jugés insuffisants dans le milieu de la santé. Le personnel travaillant dans les services essentiels, comme les soins de santé, les services sociaux et les services de garde éducatifs est particulièrement touché : 75% des gens travaillant dans ces secteurs craignent pour leur santé mentale.