Photo : Tim de Groot / Unsplash

Bye Bye 2020 : non, la PCU ne détruira pas l’économie canadienne selon un expert

Le rendez-vous annuel du Bye Bye a donné lieu aux habituels débats et discussions sur les différents sketchs qui le composent. Pour l’édition 2020, c’est celui sur l’effondrement de l’économie canadienne provoqué par la Prestation canadienne d’urgence (PCU) qui a fait le plus réagir.

L’un des segments du Bye Bye 2020 montre un Canada fictif en 2179 dont l’économie est en ruine. Dans cet univers alternatif, c’est la tendance à dépenser du gouvernement de Justin Trudeau qui aurait causé cet effondrement, en particulier la générosité de la Prestation canadienne d’urgence (PCU). Ce segment a été l’un des plus appréciés par les critiques mais a soulevé des réactions très différentes au sein de la population.

Selon Guillaume Hébert, chercheur à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), ce sketch est basé sur une idée fausse selon laquelle le gouvernement dépenserait trop alors que le Canada traverse une crise sans précédent. Le véritable danger se trouve ailleurs :

« Le propos est tordu. Ce sont plutôt les contraintes budgétaires et l’endettement des ménages qui « sacrifient » les prochaines générations, pas les dépenses publiques! »

Guillaume Hébert, chercheur à l’IRIS

Ainsi, verser de l’aide d’urgence aux familles n’est pas une menace pour l’économie, puisqu’elle participe à maintenir en vie des travailleurs et des entreprises. Le problème se trouve plutôt dans les compressions dans les services publics qui pourraient être faites éventuellement pour rééquilibrer le budget et qu’on encourage en présentant le Canada au bord du gouffre.

De plus, le chercheur se questionne sur le choix fait par les auteurs du Bye Bye, alors que le milieu artistique a été soutenu grâce à des mesures comme la PCU.

« Je vous laisse imaginer ce qu’aurait été ce sketch si le gouvernement fédéral avait laissé « mourir de faim » les artistes – pourtant célébrés dans un rare moment sérieux du Bye Bye – et laissé les PME massivement faire faillite… Tout n’est pas parfait dans l’action budgétaire fédérale mais les problèmes ne concernent pas la marge de manœuvre financière qu’il utilise. »

Guillaume Hébert, chercheur à l’IRIS


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