Photo : Wikimedia Commons

L’Alberta a volontairement sous-payé ses travailleurs essentiels

Le gouvernement conservateur de Jason Kenney a fait appel à moins de 10 % de l’aide du fédéral à laquelle la province a droit pour bonifier les salaires des travailleurs essentiels qui ont un faible revenu. Pour les néo-démocrates, c’est aussi l’économie albertaine qui en pâtit. 

L’Alberta pourrait bénéficier de 347 millions $ d’aide du gouvernement fédéral pour bonifier les salaires des employés essentiels qui doivent rentrer au travail pendant la pandémie. Or, selon une enquête du Globe and Mail, la province n’a réquisitionné jusqu’à maintenant que 30 millions $ du montant disponible. Le partage des coûts avec les provinces exigé par le programme fédéral pourrait expliquer la modeste somme demandée, mais l’Alberta aurait malgré tout pu aller chercher 46 millions $ sans avoir à dépenser quoi que ce soit.

Cette décision du gouvernement de Jason Kenney prive à l’heure actuelle des milliers de personnes au pays d’un revenu auquel elles auraient droit. Parmi elles, on compte des employés de banques alimentaires, des employés de résidences de soins à longue durée et des chauffeurs d’autobus. Le programme de bonifications salariales mises en œuvre par le gouvernement Kenney contraste grandement avec ceux des autres provinces. Selon la députée néo-démocrate Christina Gray, cet argent aurait pu également améliorer la situation économique actuelle. 

Ces dernières années, le gouvernement de Jason Kenney a effectué des coupes massives dans les secteurs de la santé et de l’éducation afin de réduire le déficit de la province. Dans son dernier énoncé budgétaire, il déclare que le secteur public « ne crée pas d’emplois ni de richesse » et que celui-ci est financé « en retirant de l’argent de l’économie ». Cela a valu plusieurs critiques, notamment de l’opposition néo-démocrate, qui accuse le premier ministre de créer un affrontement entre la santé et l’économie et d’échouer dans les deux domaines.


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