Photo : Assemblée nationale du Québec

Les produits d’une entreprise de Pierre Fitzgibbon utilisés dans des camps de concentration en Chine

Une entreprise que détient en partie Pierre Fitzgibbon, le ministre de l’Économie, fournit de l’équipement pour la répression des minorités en Chine. Ce nouveau problème éthique survient alors que la semaine dernière, un deuxième rapport de la commissaire à l’Éthique le blâmait en raison de ses liens d’affaires.

Parmi les entreprises dans lesquelles le ministre Fitzgibbon détient des parts, on retrouve Immervision, qui fabrique différents produits dans le domaine de l’optique. Or, il s’agit d’un fournisseur important d’une compagnie chinoise, Hikvision, qui produit des caméras de surveillance pour le gouvernement de son pays. Ces caméras sont notamment utilisées dans les camps de concentration où sont enfermés des centaines de milliers, voire un million, de Ouïghours dans le nord-est de la Chine. Cette minorité musulmane est victime de répression de la part de Pékin depuis plusieurs années.

Hikvision fait l’objet de sanctions dans différents pays. Aux États-Unis, le département du Commerce a imposé des restrictions aux entreprises qui font affaire avec elle. Au Canada, un comité parlementaire réfléchit à faire de même, et le nom d’Immervision a été mentionné à quelques reprises. Le ministre Fitzgibbon a affirmé avoir tenté de vendre ses parts dans l’entreprise mais ne pas avoir réussi. Or, le rapport de la commissaire à l’éthique montre qu’il a déjà eu au moins une occasion de procéder à cette vente mais a refusé de le faire. Le ministre des Affaires étrangères du Canada, François-Philippe Champagne, détenait lui aussi des actions dans cette entreprise. Il les a vendues en 2019.

En réaction au rapport de la commissaire à l’Éthique, le premier ministre François Legault a apporté son soutien à son ministre et ami. Au lieu d’appeler celui-ci à se conformer aux règles, il a plutôt suggéré de modifier le Code d’éthique de l’Assemblée nationale pour accommoder Pierre Fitzgibbon et les hommes d’affaires qui, comme lui, veulent faire de la politique.


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