Photo : Assemblée nationale du Québec

La CAQ recycle les techniques libérales de financement politique

Cinq ans après la Commission Charbonneau, payer pour avoir accès à un ministre est toujours une pratique courante à l’Assemblée nationale. Mais ce sont maintenant les députés et ministres caquistes qui utilisent ce genre de stratagème.

Sur le site de la Coalition avenir Québec (CAQ), il est possible de voir l’annonce de webinaires pour discuter avec les ministres du gouvernement. Ces rencontres sont conditionnelles à un don de 100$, soit la contribution individuelle maximale à un parti politique au Québec.

Source : site web de la CAQ

En entrevue avec la Presse canadienne, la Directrice générale de la CAQ, Brigitte Legault se défend de tout financement illégal :

« Les adversaires le font aussi […]. On n’est pas tout seuls. […] On n’est pas acheté du tout pour 100 $, une contribution qui est totalement légale. »

Brigitte Legault, directrice générale de la CAQ

Ce n’est pas la première fois que la CAQ est dans l’embarras au sujet de ses méthodes de financement. En 2019, la ministre Danielle McCann avait fait les manchettes parce que son association de circonscription avait organisé une soirée de financement de type « réseautage d’affaires. » L’attaché de presse de la ministre McCann, Alexandre Lahaie, avait alors dit que ce n’était pas du marchandage d’influence, en insistant sur le fait qu’il s’agissait d’un cocktail de « type réseautage d’affaires » et non d’un événement de réseautage d’affaires.

Lors de son arrivée en politique, Sonia Lebel, qui a été procureure pour la Commission Charbonneau avait affirmé qu’il faudrait idéalement éliminer le financement politique.

Le 23 novembre dernier, elle participait à un événement de financement.

Source : site web de la CAQ

Il est monnaie courante d’utiliser les ministres pour attirer du financement politique. Lors des audiences de la commission Charbonneau, la population québécoise avait en effet appris qu’au Parti Libéral, les objectifs de financement des ministres étaient de 100 000$.Le premier ministre de l’époque, Jean Charest s’était alors défendu en disant, comme Mme Legault aujourd’hui, que tous les partis font ça.


Vous aimez nos publications?
Suivez Majeur sur vos réseaux sociaux