La compagnie pétrolière ExxonMobil s’apprête à effacer des actifs dans le domaine des hydrocarbures pour une valeur de 20 milliards $ US et annule des investissements prévus dans le gaz et le pétrole. Cela s’ajoute aux coupures effectuées par plusieurs autres compagnies depuis le début de l’année.
L’américaine ExxonMobil, l’un des joueurs les plus importants de l’industrie pétrolière dans le monde, est sur le point d’effacer une part importante de ses actifs parce qu’ils n’auraient plus de valeur. De plus, elle réduira de 25 milliards $ les investissements en immobilisations qui étaient prévus jusqu’en 2025. La chute des prix des hydrocarbures causée par la pandémie de Covid-19 serait en grande partie responsable de ces coupures. La valeur de l’action de l’entreprise a perdu 43% depuis le début de l’année.
Les secteurs de l’entreprise qui seront les plus touchés par ces coupures seront les opérations d’extraction de gaz naturel en Amérique du Nord et du Sud. Différents projets dans les montagnes Rocheuses, dans les Appalaches, en Oklahoma, au Texas, en Louisiane, en Arkansas, en Argentine ainsi que dans l’Ouest canadien sont donc annulés. De plus, la compagnie envisage de vendre des actifs « moins stratégiques ». Des milliers de pertes d’emplois sont à prévoir.
ExxonMobil n’est pas la seule compagnie du secteur énergétique à avoir entamé un retrait du pétrole en 2020. Au moins deux autres ont effacé des actifs : BP pour 12,9 milliards $ et Shell pour 18,5 milliards $. Toutefois, ces entreprises, contrairement à leurs rivales américaines ExxonMobil et Chevron, ont annoncé de vastes plans d’investissement dans les énergies renouvelables.
En tenant compte de l’ensemble des joueurs dans le secteur des hydrocarbures, on estime à environ 170 milliards $ la valeur des actifs qui ont été rayés pendant les six premiers mois de l’année. Selon certains analystes, nous aurions dépassé le « peak oil », c’est-à-dire le sommet historique de la consommation de pétrole avant une diminution graduelle pour l’ensemble de la planète. En plus de la diminution de consommation liée à la Covid-19, différents facteurs contribuent à cette baisse, dont l’arrivée des voitures électriques et la mise en place de politiques environnementales un peu partout dans le monde.