Dans une mise à jour récente de sa suite de logiciels Office, Microsoft a inclus une nouvelle fonctionnalité qui surveille la « productivité » des utilisateurs. Cela a été vivement dénoncé par des chercheurs et des organismes de défense de la vie privée.
Baptisée « Productivity Score », la fonctionnalité fait partie d’un ensemble d’outils introduits l’an dernier qui permettent, selon les dires de la compagnie, aux employeurs de comprendre le fonctionnement de leur entreprise. Toutefois, ce n’est qu’à la mi-novembre que l’indice de productivité en tant que tel a été activé. Toute personne qui travaille sur Office 365 à partir d’une licence institutionnelle (fournie par une entreprise ou une université, par exemple) est donc susceptible d’être surveillée.
La fonctionnalité observe le nombre d’heures d’activité sur les différents logiciels (Teams, Sharepoint, Word, Outlook, Powerpoint, etc.), ainsi que les habitudes d’utilisation et le type d’appareil employé. L’administrateur a accès aux données d’ensemble de l’entreprise ainsi qu’aux données individuelles de chaque employé. Selon Jake Moore, un spécialiste en cybersécurité interviewé par le magazine Forbes, ce genre d’outil peut être contreproductif en réalité :
Depuis le début de la pandémie de Covid-19 et le virage vers le télétravail, de nombreux employeurs ont cherché à se doter de ce genre d’outil de surveillance. La demande a en effet bondi de 51% depuis le printemps. La pression supplémentaire sur les employés pourrait contribuer à la crise de santé mentale actuelle.
Mise à jour : À la suite de nombreuses critiques, Microsoft a annoncé hier qu’elle allait retirer prochainement la fonctionnalité de « Productivity Score » qui permet de surveiller les utilisateurs individuels, mais il sera toujours possible pour les employeurs d’observer la productivité globale des employés.