Inde : une grève de 250 millions de personnes secoue le pays

La réforme de l’agriculture menée par le premier ministre indien Narendra Modi rencontre une forte opposition au sein de la population. Depuis plusieurs mois, la colère monte et les manifestations se multiplient un peu partout au pays.

Jeudi dernier, plus de 250 millions de travailleurs ont participé à des manifestations dans le cadre de la plus grande grève de l’histoire du monde. Dans plusieurs États comme l’Haryana, Delhi, l’Uttar Pradesh et l’Uttarakhand, les manifestations ont été réprimées par les forces policières à coups d’arrestations massives, de canons à eau, de drones de surveillance et de gaz lacrymogènes.

Delhi est actuellement encerclée par plus de 300 000 paysans qui ont installé des camps de fortunes aux entrées de la ville. Ils ont marché depuis les États du Punjab et de l’Haryana pour rejoindre la capitale et sont prêts à y rester tant que leurs demandes n’auront pas été satisfaites.

Les millions de manifestants en ont contre cinq lois qui ont été adoptées par le gouvernement de droite nationaliste de Narendra Modi depuis le début de l’année. Celles-ci visent à libéraliser le secteur de l’agriculture en abolissant le prix minimum de vente des produits agricoles et en facilitant l’implantation d’entreprises privées au détriment des petits producteurs. 

Les paysans font partie des catégories sociales les plus pauvres de l’Inde. Déjà aux prises avec une forte augmentation des prix des engrais et semences, ils craignent que ces réformes réduisent leur pouvoir de négociation face aux grandes entreprises et que cela provoque une diminution de leurs revenus. De plus, les nouvelles lois ne protègent pas les agriculteurs lorsqu’ils négocient avec leurs acheteurs : il n’existe aucune obligation de mettre les contrats par écrit, ce qui rend les cas de violation difficiles à prouver.

La réaction du gouvernement Modi face aux manifestations a été de blâmer les partis d’opposition, qu’il accuse de répandre de fausses rumeurs. Il a réitéré lundi qu’il maintiendrait ses réformes malgré les manifestations et les critiques en provenance d’autres pays, incluant celle de Justin Trudeau.


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