Diego Maradona, légende du soccer, est mort mercredi à l’âge de 60 ans. Connu pour son jeu de haut niveau qui a mené l’Argentine à la victoire lors de la Coupe du Monde de 1986, c’était aussi un homme engagé politiquement.
Le tatouage de Che Guevara sur l’épaule de Maradona est peut-être l’un des signes distinctifs les plus connus de l’icône du ballon rond. Ce n’était pas un signe superficiel, une fantaisie, mais bien le signe de convictions politiques profondes. Les amitiés de Maradona chez les leaders socialistes d’Amérique latine étaient bien connues : il a fréquenté Hugo Chávez (Venezuela), Evo Morales (Bolivie) et, surtout, Fidel Castro (Cuba).
Comme ces dirigeants, Maradona était critique, voire hostile, aux États-Unis, qui ont mené de nombreux coups d’État et tentatives d’assassinat contre les régimes de gauche latinoaméricains. Il a eu des mots très durs à l’endroit de différents présidents américains, qualifiant Bill Clinton de « tête de Thermos », George W. Bush d’« ordure humaine » et Donald Trump de « tyran ».
Véritable héros dans son propre pays, il s’est servi de sa notoriété pour appuyer des politiciens de centre-gauche comme Néstor et Cristina Kirchner, qui ont dirigé le pays de 2003 à 2015. L’un des épisodes les plus connus de sa carrière, celui de la « main de Dieu » est également marqué par la politique. Lors du match de quart de finale contre l’Angleterre à la Coupe du Monde 1986, il a compté le but victorieux en touchant le ballon d’une main, à l’insu de l’arbitre. Quelques années plus tard, il a confié que c’était en quelque sorte une revanche contre la domination militaire imposée par l’Angleterre à son pays, notamment lors de la Guerre des Malouines.
Il a aussi tenté de transposer sa ferveur politique dans son propre sport, en fondant, en 1995, un syndicat pour défendre les intérêts des joueurs de soccer de toute la planète. Toutefois, celui-ci n’a pas connu le succès espéré. Malgré cela, il a poursuivi son engagement en combattant la corruption dans le monde du soccer, qualifiant les dirigeants de la FIFA de mafieux bien avant que n’éclate le scandale de 2015.