Le parlement écossais vient de se prononcer à l’unanimité en faveur d’une loi qui rendra les produits d’hygiène menstruelle gratuits et universellement accessibles. Il s’agit de l’aboutissement d’une campagne de quatre ans menée par une députée.
Monica Lennon, une députée de l’opposition travailliste au parlement d’Édimbourg, a mobilisé la population écossaise et changé le discours public autour des questions d’hygiène féminine. La pression qu’elle a exercée sur le Parti national écossais de la première ministre Nicola Sturgeon a finalement porté fruit. Désormais, les produits d’hygiène menstruelle comme les tampons et les serviettes sanitaires seront gratuitement accessibles dans toute l’Écosse, à la manière du papier de toilette.
L’accès libre à ces produits est conçu comme une mesure sociale. Selon une étude menée par le groupe Women for Independence (Femmes pour l’indépendance), une femme sur cinq a déjà eu de la difficulté à payer ce genre de produits, ce qui a eu un impact négatif sur l’hygiène, la santé et le bien-être. Au Québec, un tiers des étudiantes de 11 à 21 ans ont déjà raté des cours en raison de leur période menstruelle : rendre les produits d’hygiène gratuits et accessibles dans les écoles permettrait de limiter ce genre d’impact négatif.
Au Québec, un mouvement s’inspirant de celui de Monica Lennon est en branle. Depuis 2019, les militantes d’En règle Québec militent pour qu’une loi similaire soit adoptée. La députée indépendante Catherine Fournier a également déposé une pétition en ce sens à l’Assemblée nationale. Déjà, quelques villes au Québec ainsi que cinq arrondissements de Montréal fournissent des subventions pour l’achat de produits d’hygiène menstruelle réutilisables aux personnes qui en font la demande.