Photo : Dan Gold / Unsplash

Uber lance une offensive mondiale contre les droits des travailleurs

Lors de l’élection américaine du 3 novembre, la Californie a voté en faveur d’une mesure soutenue par les entreprises Uber et Lyft à coups de millions $ visant à limiter les droits des chauffeurs qui travaillent pour elles. Leur victoire les encourage à lancer une offensive mondiale.

La Proposition 22 adoptée en Californie confère le statut de travailleurs autonomes aux chauffeurs d’Uber et Lyft et exempte par le fait même ces compagnies de  fournir aux travailleurs une protection de base, comme une assurance emploi ou santé. Uber et consorts sont accusés d’avoir mené une véritable campagne de peur pour obtenir gain de cause, menaçant de cesser leurs activités en Californie si le résultat n’allait pas en leur faveur. Des chauffeurs témoignent même avoir été obligés de lire des messages d’Uber les avertissant de la perte probable de leur emploi si la loi ne passait pas.

En raison des 188 millions $ investis par le camp du « Yes on 22 », il s’agit du référendum le plus cher de l’histoire de l’État. La direction d’Uber affirme maintenant vouloir faire adopter de telles lois partout aux États-Unis et dans le monde.

Déjà, l’entreprise et sa concurrente Lyft s’activent dans l’État de l’Illinois pour influencer les décideurs politiques. L’adoption de lois qui permettent de limiter les droits des travailleurs représente un enjeu financier important pour ces compagnies. Dans les jours qui ont suivi l’adoption de la Proposition 22 en Californie, Uber a connu une montée spectaculaire de la valeur de son action. La seule journée du 8 novembre a été la meilleure qu’a connue l’entreprise depuis son introduction en bourse, avec un bond de plus de 7%.

Au Québec, Uber a fait appel à des lobbyistes depuis 2014 afin de faire changer la loi sur le taxi à son avantage. La compagnie a même recruté un ancien conseiller de Jean Charest et de Philippe Couillard pour diriger ses relations publiques au Québec. De son côté, le gouvernement Legault a fait adopter le projet de loi 17 en 2019, qui ouvre la porte à Uber partout au Québec et qui a été dénoncé par les chauffeurs de taxi


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