Alors que le ministre des Finances Eric Girard s’apprête à présenter sa mise à jour économique pour la province et le gouvernement a déjà annoncé sa volonté de revenir à l’équilibre budgétaire rapidement. Pourtant, la dette publique héritée de la crise de la Covid-19 ne devrait pas nous inquiéter outre mesure, selon l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS).
Le déficit estimé du Québec est cinq fois moins grand que celui du gouvernement fédéral, en proportion de la population. Et même s’il s’avère élevé cette année, le niveau de la dette publique du Québec n’est pas problématique. Autrement dit, le gouvernement a de la marge de manœuvre et peut éviter les coupures budgétaires s’il le veut. Selon Guillaume Hébert, chercheur à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), les coupures pourraient même nuire à la reprise :
Pour l’instant, cependant, le gouvernement Legault et son ministre des Finances préparent le retour à l’équilibre budgétaire à tout prix. Et cela implique que des coupures devront être faites dans de nombreux domaines. Le gouvernement se contente de dire qu’il épargnerait seulement le secteur de la santé. Aucune garantie n’est donnée pour les autres services publics, comme l’éducation, pourtant déjà très mal en point.
Pourtant, la stratégie d’austérité budgétaire envisagée par le gouvernement a été un échec partout où elle a été appliquée. Au Québec, le gouvernement de Philippe Couillard a plongé les services publics en crise, et ses coupures en santé publique ont même nui à la capacité du Québec à faire face à la pandémie de Covid-19. Le Fonds monétaire international (FMI), qui a longtemps fait la promotion de l’austérité, a même reconnu s’être trompé.