Photo : Assemblée nationale du Québec

Les profits du lithium iront dans les paradis fiscaux avec la bénédiction du ministre Fitzgibbon

La relance de la mine Nemaska Lithium sera faite en partenariat avec le groupe minier Pallinghurst, qui est enregistré dans une multitude de paradis fiscaux. Les profits de l’exploitation de la mine échapperont donc, en partie du moins, au pouvoir de taxation de l’État québécois, ce qui ne pose aucun problème au ministre responsable du dossier, Pierre Fitzgibbon.

Après avoir perdu 71 millions $ dans la première version de ce projet de mine de lithium dans la région de la Baie James, l’État québécois, par le biais d’Investissement Québec, tente sa chance à nouveau. Son partenaire privé dans le projet, le groupe Pallinghurst, est une entreprise opaque et ayant de multiples filiales enregistrées dans différents paradis fiscaux. En effet, l’identité des investisseurs du groupe est inconnue. Selon l’enquête des Paradise Papers, la compagnie a différentes filiales aux Îles Caïman, au Luxembourg et à Saint-Christophe-et-Niévès, entre autres.

Cela signifie que la part des profits de la mine revenant au groupe Pallinghurst iront dans des comptes de banque dans l’un ou l’autre de ces pays et échapperont aux impôts québécois. Puisque Pallinghurst détient une participation de 50% dans le projet, cela signifie que cette part des profits pourrait échapper au fisc. Pour le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon, cela ne pose pas problème. En entrevue avec Radio-Canada, il se dit « très confortable » avec la situation.

Le secteur minier n’en est pas à ses premiers évitements fiscaux. De 2001 à 2018, ce sont 3,8 milliards $ que le gouvernement du Québec a accordés en crédits d’impôts dans ce domaine. Informé de ces dépenses depuis août, le ministre Fitzgibbon n’a toujours pas annoncé d’actions concrètes pour remédier à la situation.


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