Une enquête du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a conclu que le groupe Cadillac Fairview a recueilli les données biométriques de 5 millions de clients à leur insu dans ses différents centres commerciaux. Parmi ceux-ci, on retrouve les Galeries d’Anjou, le Carrefour Laval, les Promenades St-Bruno et le Fairview Pointe-Claire.
Cette enquête a été lancée en 2018, après que différents médias aient rapporté que les bornes interactives d’affichage dans les centres commerciaux de Cadillac Fairview récoltaient des informations sur les clients. La technologie d’analyse vidéo anonyme (AVA) permet de prendre des photos et d’identifier le genre et l’âge des personnes qui utilisent les bornes. Aucun consentement n’est demandé.
Pour se défendre, l’entreprise a affirmé qu’elle supprimait les images après l’analyse des données. Toutefois, l’enquête a révélé que les données biométriques étaient stockées sur des serveurs externes. Cadillac Fairview a déclaré ignorer l’existence de ces bases de données. Le Commissariat à la vie privée a conclu que cela augmentait le risque que les données soient utilisées par des entités non-autorisées.
Les bornes visées par l’enquête ont été retirées en 2018, mais l’entreprise a refusé de s’engager à obtenir le consentement des clients si cette technologie était utilisée à nouveau. Cela signifie donc que les personnes visitant les douze centres commerciaux du groupe pourraient potentiellement être scrutées par la technologie AVA à nouveau.
À la suite de ces révélations, le Montréalais David Ibarra a déposé une requête de recours collectif à la Cour supérieure mardi dernier. Selon lui, le groupe Cadillac Fairview a violé volontairement le droit à la vie privée de ses clients.