Photo : PxHere

Les grands médias font-ils le jeu des tueurs?

De nombreux médias québécois ont diffusé le nom et la photo du suspect de la tuerie de Québec. Or, selon des études, cette pratique contribue à l’augmentation des crimes du même genre.

À la suite des événements de Québec, le Journal de Québec, La Presse, Le Soleil, Radio-Canada, le Journal de Montréal et TVA ont tous diffusé le nom du tueur. Certains ont aussi diffusé des photos du suspect, dont celle de son arrestation. Ce drame génère beaucoup d’intérêt du public et, donc, la diffusion d’une nouvelle information signifie une augmentation potentielle des ventes et du trafic Web pour les médias. Dans le cas de la tuerie de Québec de samedi dernier, les grands médias québécois ont choisi de multiplier les articles, les reportages et les commentaires.

Pourtant, selon différentes études, les médias ont un rôle à jouer dans le phénomène des tueries de masse. En révélant le nom, la photo et d’autres détails au sujet du tueur, les médias risquent de créer un effet d’imitation. Ainsi, quand une tuerie survient, ce genre de pratique médiatique augmente les probabilités d’une autre tuerie. Cela est dû au fait que la couverture médiatique donne de la visibilité, de la renommée au meurtrier et que cette attention, même négative, est recherchée par certaines personnes.

C’est pour cette raison que le centre Advanced Law Enforcement Rapid Response Training (ALERRT) de l’Université du Texas a lancé la campagne Don’t Name Them (Ne les nommez pas), en collaboration avec le FBI. Au Québec, la campagne Notoriété Zéro a le même objectif. De plus, d’autres moyens peuvent être pris pour que les médias contribuent à diminuer le risque de tueries de masse. Par exemple, il est suggéré aux médias de réduire la quantité d’articles et de reportages produits sur ces drames et d’en faire une couverture froide et distante qui n’appelle pas à l’émotion.


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