À la veille du débat parlementaire sur le projet de loi criminalisant le fait de forcer un individu à suivre une thérapie de conversion pour changer son orientation sexuelle ou son identité de genre, les députés conservateurs canadiens se retrouvent dans l’embarras. Leur parti va déposer des amendements pour protéger les leaders religieux qui veulent convaincre une personne de suivre ce genre de thérapie.
Le parti d’Erin O’Toole est déchiré entre ses députés modérés et ceux plus conservateurs sur la question des thérapies de conversion. Pour tenter d’unifier les députés, le Parti conservateur a déposé des amendements au projet de loi libéral qui permettraient aux parents ou aux leaders religieux de faire la promotion des thérapies de conversion auprès des enfants. La députée Cathay Wagantall affirme qu’interdire ces thérapies serait une atteinte à la liberté d’expression et à la liberté de choix. Elle n’a pas été rappelée à l’ordre par son parti.
Ce genre de thérapie, populaire dans certains cercles conservateurs, a la prétention de « guérir » l’homosexualité ou la transidentité. Selon les experts, non seulement elles ne fonctionnent pas, mais elles causent des torts psychologiques et physiques sévères aux individus qui les suivent. Parfois, elles poussent les victimes au suicide. C’est pour cela que de plus en plus de pays et provinces les interdisent, comme le Québec.
Par le passé, de nombreux députés conservateurs se sont opposés au mariage gai, à l’interdiction de la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et au droit à l’avortement. Plusieurs ont encore ce genre de position, malgré le fait que leur parti, officiellement, ne veut pas rouvrir ces débats.