Photo : Gcasasola / Pxhere

Mauvaises conditions et manque d’encadrement : les nouvelles préposées aux bénéficiaires poussées vers la sortie

Quelques semaines après leur entrée au travail, on compte déjà 28 préposées aux bénéficiaires nouvellement formées qui ont quitté le réseau et plusieurs autres pourraient les suivre.  Les promesses de salaires avantageux faites par le gouvernement ne font pas le poids face aux conditions éprouvantes sur le terrain.

Ce sont environ 5300 préposées aux bénéficiaires qui ont été formées cet été afin de combler les lacunes du système de santé. Elles sont pourtant nombreuses à réfléchir à quitter leur nouveau métier, selon une enquête de La Presse. Elles invoquent plusieurs raisons, à commencer par leur manque de préparation. Plusieurs jugent que leur formation ne les a pas préparées adéquatement et que l’encadrement par les superviseurs est insuffisant. D’autres ont constaté que les promesses du gouvernement sur la flexibilité des horaires étaient fausses.

Plusieurs craignent que ces mauvaises conditions les entraînent dans une dépression psychologique et regrettent maintenant de s’être engagées. L’entente avec le gouvernement implique qu’elles doivent travailler pendant un an en CHSLD, sinon elles devront rembourser leur formation d’une valeur de 9000$. Elles attendent donc cette échéance avant de démissionner : le choc sur le système de santé devrait se faire sentir dans un an.

Par ailleurs, les syndicats du réseau de la santé dénoncent le manque de mesures de protection pour les personnes qui y travaillent. Plus d’un quart des infections de Covid-19 au Québec sont parmi le personnel du réseau. Cela s’ajoute à de mauvaises conditions de travail qui causent de nombreux départs. Le gouvernement n’a pour l’instant rien offert pour améliorer ces conditions, alors qu’il y a actuellement des négociations pour le renouvellement des conventions collectives. Les syndicats accusent le gouvernement de ne pas prendre l’urgence au sérieux :

« Il faut absolument changer de cap, car sinon, je le crains, l’exode des travailleuses et des travailleurs se poursuivra et on va s’en aller dans le mur; ça fera encore plus mal que la première fois. »

Jeff Begley, président de la FSSS-CSN


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