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Le procès de Normandeau avorte : aucun politicien ne payera pour la corruption

L’ancienne ministre libérale Nathalie Normandeau n’aura finalement pas à subir de procès parce que les délais ont été trop longs. La commission Charbonneau avait pourtant mentionné son nom 175 fois, montrant qu’elle avait obtenu du financement politique en échange de promesses de contrats publics.

L’ex-ministre faisait face à des accusations d’abus de confiance, de souscription frauduleuse à une caisse électorale et d’actes de corruption dans les affaires municipales. La Commission Charbonneau mentionnait qu’elle avait « facilit[é] les échanges de faveurs entre son cabinet et une firme de génie privée », la firme Roche, qui a obtenu 50% de l’ensemble des contrats du ministère qu’elle dirigeait. Mme Normandeau entretenait aussi une proximité étonnante avec un entrepreneur de la construction par la suite reconnu coupable de fraude, Lino Zambito. Celui-ci lui a offert des billets de spectacles et un bouquet de quarante roses pour l’un de ses anniversaires.

Rien de ceci ne sera démontré ou invalidé, car la cour n’entendra pas la cause, les avocats de Mme Normandeau ayant invoqué l’arrêt Jordan. Les six autres accusés dans l’affaire ont aussi bénéficié de l’arrêt de procédures.

Cette fin en queue de poisson conclut la seule poursuite contre une personnalité politique d’envergure nationale suite au scandale lié au financement du Parti libéral du Québec et du Parti québécois par des dons d’entreprises de la construction. Malgré des révélations troublantes et toutes les preuves présentées à la commission Charbonneau et après plusieurs années d’enquête, aucune personnalité politique d’importance n’aura finalement été inculpée de quoi que ce soit.


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